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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 09:26

J'ai eu beaucoup de réactions face a cette décision d'interrompre mon périple, beaucoup d'interrogations, de suppositions, d'étonnements, ... Je n ai pas pris cette décision à la légère, cela faisait déjà un petit moment que je me questionnais à ce sujet. J'ai pensé que je pouvais l expliquer maintenant.

Partir seule, ce n 'était pas mon intention au début, j'ai chercher en vain une personne qui avait le même projet que moi mais ....vous connaissez la suite.

Donc l idée de partir seule s est formée doucement dans mon esprit et le 12 mars 2012 je partais toute confiante et pleine d entrain vers Londres puis l'Argentine et toutes ces autres destinations que j avais choisit et dont je voulais découvrir. Ce que j attendais de ce voyage? Apprendre, découvrir, rencontrer, partager, m'émerveiller, être surprise, j'avais conscience des moments de joie que j'allais ressentir comme les galères que j allais traverser. Les galères justement je savais que j'allais les vivre et je m'y étais préparée, surtout ne pas les confronter mais vivre avec et les accepter, j'ai trouver que c'était le meilleur moyen de ne pas trop en baver et ça a pas mal fonctionner.

Les peurs? Oui j'en avais plein au début : les araignées (ouf pas vu pour l'instant) et multiples bébêtes, l'avion (plus de crise de panique, sauf cas de turbulences, là je sais pas gérer, faut pas trop m'en demander non plus!), la langue (j'ai appris l'espagnol assez facilement, à mon grand étonnement!), le manque d'hygiène et d'intimité (pfff! une rigolade maintenant!) et ..... la solitude. Voilà on y vient! Au début de mon projet puis de mon voyage je ne l'ai pas considéré comme faisant partie d'une peur, d'une difficulté mais juste un questionnement, une donnée qui pouvait surgir comme ça, sans réelle conséquence sur mon voyage mais quelque chose qui pouvait arriver : être seule, se sentir seule, comment gérer? Sans plus ...Et pourtant!

 

La solitude est justement la principale cause de mon retour en France. Dès que j'ai posé les pieds en Argentine, à Buenos Aires, grosse claque, pouf ça tombe sur moi sans que j'y sois préparée, allez c'est normal, c'est le début, il faut un temps d'acclimatation. Puis est venu le quotidien, chiant à mourir quand on voyage seule, celui-là aussi il faut l'apprivoiser, cela prend plus de temps, il faut accepter l'idée que même dans un super méga génialissime voyage il y a toujours ce putain de quotidien! Quoi on est pas toujours à vivre des trucs extraordinaires en voyage? Ben non! Chercher un hostel pas cher, aller faire les courses, prendre le bus, faire attention aux horaires, faire la lessive, faire la vaisselle .... toute seule en plus, pfff c'est pas drôle. J'ai mis du temps pour l'accepter et pour comprendre que c'était aussi dans ces instants que l'on pouvait vivre de jolis petits moments.

Ensuite j'ai fait un bout de voyage avec mes premiers mochileros français, by by la solitude, ça fait du bien de (tout) partager avec d'autres, ces autres si jeunes mais qui m'ont beaucoup appris. Evidemment quand il y a rencontre sur le court terme, il y a séparation. Je ne m'attendais pas à ce que se soit difficile ni de ressentir ce petit vide au fond de moi. J'étais contente de retrouver une certaine liberté mais je me retrouvais à nouveau seule. J'ai réussi à gérer pendant quelques temps, parfois je passais d'un statut de voyageuse solitaire (I'm a poor lonesome traveler) à celui de voyageuse en groupe mais les séparations devenaient de plus en plus difficile. La dernière, à Sucre a été très dure, j'ai ressenti comme un énorme vide en moi, c'était comme une dépression qui venait d'un coup, sans prévenir et qui tombait sur moi et me laissait KO dans un état de manque, de vide, de rien. J'ai mis plusieurs jours pour m'en remettre et puis pour accepter l'idée qu'à nouveau je serai seule, sans appui du groupe, sans partager même un minimum avec d'autres personnes.

Mais la solitude c 'est bien plus compliqué que seulement être seule. Parce que l'on peut aussi se sentir très seule accompagnée d'une ou plusieurs personnes. La compagnie permettait une sorte de repos où je pouvais un peu baisser la garde et me laisser entrainer par le groupe. Mais n'ayant pas les mêmes affinités, pas la même langue, pas les mêmes raisons de voyager ou la même manière de voyager, la solitude un temps camouflée par la nouveauté de la rencontre, remontre le bout de son nez. 

La compréhension de la langue est finalement très importante. Combien de resto, soirée, discussion dans un groupe où j'ai fait tapisserie parce que je ne comprenais pas l'anglais! J'ai pensé naïvement que parce que nous étions en Amérique Latine, les voyageurs parleraient en espagnol. La bonne blague! Que font des personnes de différentes nationalités quand elles se rencontrent et veulent communiquer en Amérique Latine? Elles parlent anglais ....dommage pour moi qui ai fait l'effort d'apprendre l'espagnol, ça n'a pas suffit.

Et ces rencontres justement parlons en : j' en ai fait de très belles qui m'ont beaucoup apporté même si elles ont été brèves (salut les Alsaciennes!) mais beaucoup sont restées superficielles. La barrière de la langue au début on peut s'en amuser : on parle avec les mains, on rigole des petites erreurs, c'est tout nouveau tout beau donc on cherche pas plus loin et on s'amuse de tout mais au bout d'un moment on veut plus, en tout cas moi, je voulais plus. Et quand j'étais devant un paysage magnifique j'avais envie de dire autre chose que "Wouah muy lindo!". Mais non, "il, elle" ne comprendrait pas ... Finalement le partage, l'apprentissage de la culture, du pays, la rencontre avec l'autre ont été parfois assez limités. Quant à voyager avec des francophones ce n'est pas non plus si évident, les relations restent superficielles aussi, les questions et les conversations sont toujours les mêmes : le voyage et les bons plans, les trucs pas chers, les trucs qui valent le coup, ceux qu'on doit zapper, faire comme ci, comme ça, blablabla ...  j'étouffais!

A un certain moment je me demandais pourquoi j'avais entrepris ce voyage? J'avais l'impression de voyager pour voyager et non plus pour toutes ces raisons qui m'animaient au tout début de mon aventure. "J'enfilais" les lieux, les rencontres, les paysages, sans émotions particulières. Je prenais sans rien donner un échange, je consommais du voyage, sans plus.

Etais je blasée? je ne crois pas. Mais je crois comme tout voyageur en herbe qu'il y a un voyage phantasmé, celui de la préparation et le voyage réel qui balaie tout les clichés, les belles idées du "vivre au jour le jour", "être libre", "faire ce que l'on veut quand on le veut" etc ... Je n'étais plus curieuse de découvrir, par exemple, le lac Titicaca ou le Macchu Picchu. Ce dernier était devenu pour moi, LE truc prise de tête où il fallait (notez l'obligation) trouver LE bon plan pour ne pas payer trop cher. Cette destination était dans toute les conversations jusqu'à ne plus me donner l'envie de me rendre sur ce lieu que j'avais tant eu le désir de découvrir.

Vers la fin de mon séjour en Bolivie, je ne savais plus que faire? Ou où me rendre? J'étais dans un tel état d'esprit que j'ai dit un jour à deux mecs avec qui je partageais la chambre "je dois combler les deux mois qui me reste en Amérique Latine" ... J'étais perdue, je n'avais plus la niaque, tout me paraissait sans surprise comme une banale routine et en même temps très compliqué : le passage au Pérou était, dans mon état psychologique à ce moment, un mur infranchissable. J'avais l'impression de "devoir" faire les choses, de "il faut'" avancer, le voyage commençait à être une obligation comme si je devais me faire violence et avancer coûte que coûte. 

J'ai pris conscience de tout cela petit à petit et c'est une fois prise ma décision de quitter l'Amérique Latine que j'ai ressenti un grand soulagement. Je crois qu'il y a eu trop d'un seul coup : apprendre à voyager, apprendre à être seule en voyage, apprendre une nouvelle langue, faire des rencontres, se séparer, gérer les émotions, prendre le temps de "digérer" les nouvelles expériences, etc ... bref, j'avais besoin d'une pause et je l'ai prise. Je ne regrette absolument pas cette décision, elle était nécessaire afin de retrouver un nouveau souffle pour repartir de plus belle!

Et merci pour tous les soutiens que vous m'avez témoigné!

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  • : une jeune femme curieuse de découvrir ce qu'il se passe ailleurs tente un tour du monde en solo à travers l'Amérique Latine, l'Océanie et l'Asie
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  • Si l'on ne m'a jamais écrit ni chanté ni slamé c'est que finalement il n'y a rien à dire de spécial!
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